Si j’avais agi plus tôt…

Un dirigeant qui vient de sortir d’une longue période de turbulence dans son organisation me disait récemment, « Si j’avais agi plus tôt, je me serais évité beaucoup de problèmes! » Ce dirigeant [comme plusieurs autres d’ailleurs] possède une excellente connaissance de son secteur d’activité et une vision claire de ce qu’il souhaite accomplir, mais ses doutes personnels et son inaction ont eu un impact important sur son succès professionnel – et sur la survie de son entreprise.

 

N’est-ce pas nécessaire d’être tolérant?

Dirigeants, êtes-vous TROP tolérantsComme dirigeant, il est bien sûr nécessaire d’être tolérant par rapport aux manières de faire de ses employés et de leur laisser l’autonomie suffisante pour accomplir leur travail. La tolérance est aussi judicieuse lorsqu’il s’agit de ne pas pénaliser les erreurs de ses collaborateurs afin qu’ils en tirent un apprentissage. De même, un certain niveau de tolérance est nécessaire afin de persévérer dans l’adversité.

Par contre, ce n’est pas cette tolérance qui m’interpelle, mais plutôt l’indulgence. L’indulgence (Du latin indulgens, « qui est complaisant ») est cette forme de tolérance d’une situation que l’on sait négative, mais pour laquelle on ne fait rien.

Quelques exemples de tolérance complaisante…

Comme dirigeant, 

  • je tolère la performance insatisfaisante d’un collaborateur en me disant que son contexte est difficile;
  • je tolère des comportements nocifs et des conflits en me disant que l’employé fautif possède des connaissances clés pour l’entreprise;
  • je tolère d’être consulté pour toutes les décisions (même celles qui ont peu d’importance) en me disant que c’est mon rôle de gérer mon équipe;
  • je tolère de ne pas bien dormir la nuit en me disant que ça fait partie du rôle de dirigeant!

 

J’aimerais bien ne pas être complaisant, mais…

Les dirigeants ne sont pas stupides ou de mauvaise foi. Ils sont souvent coincés dans un contexte duquel ils n’arrivent pas facilement à sortir. Comme dirigeants, ils ont pris conscience à un moment donné que la situation à laquelle ils étaient confrontés n’était pas normale, mais ils font face à un bloqueur important qui les empêche d’aller plus loin. Ces bloqueurs peuvent être :

  • Une peur : Je crains que si je fais quelque chose, il y ait des conséquences graves. Je préfère donc attendre et tolérer la situation.
  • Un manque de compétence : Je ne sais pas quoi faire avec cette situation. Je préfère donc attendre et tolérer la situation.
  • Une croyance : Je ne crois pas que je suis la bonne personne pour faire changer cette situation. Je préfère donc attendre et tolérer la situation.
  • Une autre croyance : Je n’aime pas les conflits / Je ne suis pas bon pour gérer les conflits. Je préfère donc attendre et tolérer la situation.
  • La définition de son identité professionnelle : Je ne suis pas un bon dirigeant si j’interviens ou si je me trompe. Je préfère donc attendre et tolérer la situation.

Tous ces bloqueurs sont légitimes, mais ils ont un impact négatif sur la résolution de la situation et sur la performance de votre organisation. Une situation problématique qui perdure dégénère lentement jusqu’au point où elle devient un problème significatif pour l’organisation.

Soyons honnêtes, les problèmes n’ont pas tendance à disparaitre d’eux-mêmes. Ils ont la surprenante capacité d’exploser au pire moment et c’est à ce moment que l’on se dit « Si j’avais agi plus tôt… »

 

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Les bloqueurs mentionnés sont difficiles à contourner seuls. Même lorsque vos autres compétences sont très bien développées, il est difficile de se confronter à ses propres peurs, à ses croyances profondes ou à questionner la définition de son identité professionnelle.

Sans une aide-externe subjective et compétente et sans un accompagnement structuré et rigoureux, il est difficile de corriger une situation qui a des impacts négatifs sur la performance de son organisation.

En ce début d’année, n’est-il pas temps de régler ces situations problématiques? Pourquoi ne pas travailler avec un coach et commencer l’année dans la bonne direction plutôt que d’attendre la fin de l’année et de vous dire « Si j’avais agi plus tôt… »?