Je n’aime pas faire de la politique…

J’adore cette affirmation! Je l’entends généralement de la bouche d’un gestionnaire ou d’un expert de métier. Souvent, ces gestionnaires et ces employés contribuent positivement aux succès de leur organisation, mais ils ont en commun une perception [très] négative de la politique dans les organisations.

 

La politique c’est sale…

la politique c'est saleDans leurs têtes, la politique peut être perçue comme une série de tactiques hypocrites et manipulatrices. Faire de la politique dans son entreprise peut paraître comme une approche sournoise et négative de faire les choses. Ce qui déplait surtout à ces gestionnaires est que la politique n’est pas toujours utilisée pour des objectifs positifs.

Selon les gestionnaires et les spécialistes qui ont peu d’expérience avec cette compétence, la politique est trop souvent associée à des actions liées à l’obtention de pouvoir ou alternativement à des objectifs financiers!

Lorsque la politique est utilisée pour atteindre des objectifs qui ne sont pas alignés avec leurs valeurs, ces gestionnaires rejettent complètement l’utilisation de celle-ci. Autrement dit, pour eux la politique c’est une manière sale de faire les choses.

 

Mais qu’est-ce que la politique en entreprise?

Premièrement, distinguons politique et politicaillerie. Cette dernière est une manière « basse et mesquine » de faire de la politique. La politicaillerie est effectivement peu positive puisqu’elle sert fréquemment à faire avancer ses intérêts personnels – à l’insu des intérêts collectifs. Dans ce sens, la politicaillerie vise à atteindre son but [souvent personnel ou partisan] au détriment de celui des autres.

La politique quant à elle, représente simplement la structure et le fonctionnement d’un groupe organisé. Autrement dit, il s’agit de la façon dont les décisions sont prises.

 

Je ne sais pas [plutôt que je n’aime pas…] « faire de la politique »

La réalité est que dans la plupart des cas, les gestionnaires et les spécialistes métier qui disent ne pas aimer faire de la politique disent plutôt qu’ils ne savent pas comment faire de la politique.

Lorsqu’on ne sait pas comment bien faire quelque chose, il est normal d’avoir le réflexe d’assumer que nous n’aimons cette activité. C’est la même chose pour la politique dans les organisations.

La situation est que ces gestionnaires et ces experts métiers ne comprennent pas bien le fonctionnement, les règles du jeu et les leviers leur permettant de faire valoir leur perspective.

Le problème est que ces gestionnaires et ces experts métiers ne savent pas comment arriver à leur but de manière « soft ». Ils observent les échanges entre ceux qui naviguent habilement la politique et n’en comprennent pas toutes les subtilités. C’est un peu comme tenter d’apprécier un match de Rugby ou de Cricket sans en comprendre le fonctionnement, les règles du jeu et les objectifs… Pas facile!

 

Les côtés positifs de faire de la politique

Je vous propose de changer la manière dont vous percevez la politique. Plutôt que de s’imaginer qu’il s’agit d’une compétence difficile à maitriser, dites-vous plutôt que comme toutes les autres compétences, celle-ci se développe avec un peu de pratique.

Faire de la politique consiste strictement à développer ses capacités d’influence auprès des autres [déjà, la notion d’influence devient moins tabou et plus acceptable que celle de faire de la politique, non?]

 

Apprendre à influencer les autres

La capacité d’influencer positivement et rapidement les autres est incontournable pour connaître le succès professionnel. Pour atteindre nos objectifs, nous avons besoin de l’appui des autres — patrons, collègues, comité de direction, etc. Comme gestionnaire, même lorsque nous sommes en situation décisionnelle, nous n’avons généralement pas toute l’autorité nécessaire pour atteindre nos buts.

Quelques exemples de situation d’influence :

  • influencer l’allocation des ressources et la mise en place des décisions;
  • aller chercher l’adhésion pour faire avancer un dossier important;
  • rallier les autres à son objectif pour avancer plus rapidement;
  • promouvoir adéquatement ses idées auprès de ses collègues;
  • retirer les obstacles et la résistance afin de progresser vers son objectif;
  • augmenter la capacité à vendre ses idées.

 

Faire de la politique pour arriver à influencer les autres

Afin d’arriver à influencer efficacement les autres, il est critique d’arriver à :

  • Comprendre les sphères d’influence et les gens qui vous entourent – qui sont les « champions », vos collaborateurs, vos alliés naturels, vos éclaireurs, vos obstructeurs, vos éternels sceptiques, vos anges gardiens, etc.
  • Comprendre les perspectives et les objectifs des autres
  • Comprendre l’environnement dans lequel vous évoluez
  • Composer efficacement avec les différentes personnalités
  • Explorer les différents types de pouvoir
  • Établir votre crédibilité afin de vous bâtir un réseau interne fort
  • Combiner l’approche logique (les faits, les données et les références) à l’approche émotionnelle (les cas vécus et les témoignages)
  • Utiliser la loi de la réciprocité
  • Écouter attentivement pour répondre aux résistances
  • Etc.

 

Si exercer de l’influence et faire de la politique vous paraissent complexe, un coach exécutif pourrait vous aider à accélérer le développement de cette compétence et à tirer tous les bénéfices.