Arrêtez-vous 10 secondes et souvenez-vous d’un succès professionnel dont vous êtes fiers. Allez-y…
Les probabilités sont élevées que vous n’ayez pas atteint ce succès seul, indépendamment et de manière complètement autonome. Les chances sont qu’une ou plusieurs personnes vous aient soutenue dans votre projet. Lorsque je fais cet exercice lors d’ateliers de formation, un nombre important de participants partagent aussi cette perspective.
Alors, si nous sommes d’accord que la collaboration donne de meilleurs résultats et que les silos organisationnels sont un problème, pourquoi la collaboration semble-t-elle si difficile?
La collaboration pour venir à bout des silos
Traiter avec la mentalité de silos est l’un des plus grands défis dans la gestion de la collaboration intraorganisationnelle. Les gestionnaires et leurs équipes ont tendance à fonctionner à l’intérieur de leurs zones de confort et il est facile d’oublier que nous avons une responsabilité commune aux objectifs de l’entreprise.
Nous devons surtout nous souvenir que les membres des autres équipes ne sont pas des « ennemis ».
La réalité est que les êtres humains aiment connaître le succès. Il y a peu de gens qui se lèvent le matin en se disant, j’ai hâte d’avoir une journée médiocre où tout ira mal. Naturellement, nous souhaitons avoir du succès professionnel et être heureux. Cependant, pour comprendre pourquoi la collaboration est difficile, il faut comprendre le fonctionnement de notre cerveau.
La neuroscience vient en aide
Notre cerveau reptilien est configuré pour nous protéger des prédateurs avant même d’être en mesure de porter attention à nos besoins primaires comme l’eau et la nourriture. Dans un contexte organisationnel, ce même cerveau reptilien cherche à nous protéger des « dangers perçus » avant même que nous soyons en mesure de consacrer de l’énergie aux autres activités productives.
Les recherches en neuroscience cognitive ont identifié cinq éléments qui sont interprétés comme des menaces par notre cerveau, parmi ceux-ci se trouve la notion d’appartenance!
L’appartenance – notre capacité à nous sentir en sécurité en présence des autres
La collaboration requiert des relations non menaçantes, celles-ci exigent la confiance et l’empathie. Lorsque nous rencontrons de nouvelles personnes, nous évaluons automatiquement s’il s’agit d’un « ami » (ou d’un « ennemi »). C’est pourquoi nous préférons être en présence des gens qui nous ressemblent.
Par contre, lorsque les autres semblent appartenir à un groupe autre que le nôtre, un subtil sentiment de méfiance s’installe. Notre cerveau reptilien considère ainsi les autres comme une menace potentielle et résiste à leurs actions.
La notion d’appartenance est directement liée à la notion de confiance. Plus il y a de confiance entre les gens, plus le niveau de collaboration sera élevé. Par conséquent, plus il y a de méfiance, plus la collaboration sera difficile, plus le niveau de résistance sera augmenté et l’adoption des nouvelles pratiques au-delà des membres du groupe d’appartenance devient plus difficile.
L’appartenance peut donc être améliorée en :
- Augmentant les interactions avec les membres externes au groupe initial
- Favorisant les communications fréquentes en personne
- Multipliant les opportunités d’échange entre les groupes, surtout lorsque l’objectif n’est pas lié au travail
- Modifiant notre perception et notre impression que les autres représentent une menace.
Changer notre perception pour amener les membres de notre équipe à plus de collaboration
Voici donc quelques questions et opportunités de discussions lors de votre prochaine rencontre d’équipe afin de travailler à améliorer les perceptions.
- Qu’est-ce que j’apprécie le plus de l’autre groupe?
- Qu’est-ce que j’apprécie le plus de mon groupe?
- Quels parallèles est-ce que je peux établir?
- Quels bons souvenirs je garde des anciennes dynamiques entre nos groupes?
- Selon moi, qu’est-ce qui va changer s’il y a plus de collaboration entre nos groupes?
- Qu’est-ce qui me déplait dans la manière dont travaille l’autre groupe?
- Sur quels éléments cette perception est-elle basée?
- Qu’est-ce que nous avons à gagner de la nouvelle collaboration?
- Qu’est-ce que je ne veux pas perdre?